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La Sittelle torchepot (Sitta europaea) est une espèce d'oiseaux de la famille des Sittidae. C'est une sittelle de taille moyenne, mesurant 14 cm de longueur. Comme les autres sittelles, c'est un oiseau trapu à la queue courte et au long bec. Les parties supérieures sont bleu-gris, les parties inférieures de couleurs très variables selon la géographie, et peuvent être blanc pur ou roux jaunâtre, avec ou sans zone pâle sur la joue. L'oiseau a également un trait oculaire noir, et présente un certain dimorphisme sexuel, le mâle ayant des couleurs plus prononcées que la femelle. C'est un oiseau bruyant, au répertoire varié, émettant divers types de chants, en vuih, vuih, vuih, vuih… et, en cas d'excitation ou d'alerte, de longues séries de cris sonores en tuit répétés rapidement. Comme les autres membres de son genre, c'est un oiseau très agile qui escalade les arbres avec facilité, descendant parfois le long des troncs d'arbres tête la première.

Ce passereau se nourrit principalement d'insectes, notamment de chenilles et de coléoptères qu'il trouve sur les troncs et les branches des arbres. En automne et en hiver, son régime est complété de fruits secs et de graines. L'espèce visite volontiers les mangeoires à oiseaux. Cette sittelle fait souvent des réserves de nourriture, en cachant, par exemple, des graines dans l'écorce des arbres. La Sittelle torchepot vit en couples territoriaux en période de reproduction. Le couple fait son nid dans un trou d'arbre, souvent un ancien nid de pic, ou parfois dans une cavité naturelle. Si l'entrée est trop large, la femelle en maçonne l'entrée avec de la boue, pratique qui lui vaut son nom de « torchepot Â». La ponte compte six à neuf Å“ufs blancs, tachés de brun. La femelle couve seule durant deux semaines ou davantage, étant alors nourrie par le mâle. Après l'éclosion, les deux parents alimentent les jeunes, presque exclusivement d'insectes, et n'élèvent généralement qu'une couvée par an. En dehors de la saison de reproduction, c'est une espèce très sociable qui se joint volontiers à des volées mixtes d'alimentation. Son principal prédateur naturel est l'Épervier d'Europe (Accipiter nisus).

La Sittelle torchepot se nourrit surtout d'insectes, notamment de chenilles et de coléoptères. En automne et en hiver, elle complète son régime alimentaire de fruits à coques et de graines, et notamment de noisettes et de faînes. Les parents nourrissent principalement leurs jeunes d'insectes et de peu de graines. L'oiseau trouve sa nourriture le long des troncs d'arbre et des branches, mais les petits rameaux sont aussi prospectés et la nourriture peut être trouvée au sol, notamment en dehors de la saison de reproduction. Comme toutes les sittelles, elle peut descendre des troncs la tête la première, ou y grimper. Certaines proies sont attrapées en vol, et la sittelle peut arracher des bouts d'écorce pour attraper des insectes, bien qu'elle ne puisse pas excaver dans le bois sain comme le ferait un pic. Les couples peuvent se mêler à des volées mixtes d'alimentation, si l'une passe près de leur territoire. La Sittelle torchepot vient aux mangeoires et se montre alors agressive, repoussant les autres espèces d'oiseaux. Elle peut aussi visiter les tables et consommer de la graisse, du beurre, du fromage ou du pain. On l'a même observée dans un abattoir emporter des abats. Elle coince les grosses noix et les gros insectes dans l'écorce pour les écraser à l'aide de son solide bec.

La Sittelle torchepot fait des réserves de nourriture tout au long de l'année mais surtout en automne. Elle coince des graines dans l'écorce des arbres, parfois dans des murs ou au sol, et les cache à l'aide de lichen, de mousse ou de morceaux d'écorces. Les populations de Sibérie cachent des graines de Pin nain de Sibérie (Pinus pumila), parfois assez pour durer toute une année. La Sittelle torchepot peut aussi cacher du pain, ainsi que des chenilles ou d'autres larves après les avoir martelées du bec pour les immobiliser. Ces réserves sont une stratégie de long terme, et sont utilisées par temps froid, quand la nourriture se fait rare, jusqu'à trois mois après la cache. Les oiseaux utilisant des réserves ont une meilleure survie que les autres. On a observé que les oiseaux évitaient d'utiliser leurs cachettes dans des conditions relativement bénignes, préférant les réserver pour les périodes les plus rudes. Certaines de ses réserves n'ayant pas été consommées, il arrive que des tournesols ou des noisetiers se mettent à pousser sur des murs fendus ou sur l'écorce d'un arbre. Les productions de faînes par les frênes sont très variables d'une année sur l'autre, et là où cet arbre représente une importante source de nourriture, le taux de survie des adultes n'est pas affecté lors des mauvaises saisons, alors que le nombre de juvéniles chute en automne, ceux-ci mourant de faim ou d'épuisement à force de se déplacer. Des tendances similaires ont été observées là où le noisetier est l'espèce prédominante. La Sittelle torchepot est monogame, et le couple occupe généralement son territoire à l'année. Celui-ci couvre deux à dix hectares en Europe, mais jusqu'à 30,2 ha en moyenne dans les forêts de conifères de Sibérie, habitat sub-optimal. Le mâle chante pour défendre son territoire et pour attirer une partenaire. Les deux membres du couple exécutent une parade nuptiale, comptant un vol léger et tremblotant, et le mâle fait également des vols en cercle avec la queue étalée et la tête relevée, et nourrit la femelle. Malgré l'appariement à vie, des recherches génétiques effectuées en Allemagne ont montré qu'au moins 10 % des jeunes sont issus d'autres mâles, généralement de territoires adjacents.

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