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Les dytiques (Dytiscidae) sont une famille de coléoptères aquatiques regroupant dans le monde près de 4000 espèces connues. On les retrouve sur tous les continents, dans toutes les régions sauf celles très arides1. La majorité d'entre eux sont des prédateurs dulçaquicoles. On les consomme dans certains pays comme la Chine, le Viêt Nam et le Mexique.

Le nom vernaculaire de ces insectes dérive de leur nom scientifique Dytiscidae. Ce terme est issu du grec ancien dytikos (δυτικός), ce qui signifie « qui aime à plonger Â»2. Les larves sont généralement connues sous le nom de tigres d'eau.

La plus grande des espèces de dytiques est le Dytiscus latissimus dont la taille peut atteindre 44 mm, alors que les plus petites espèces approchent les 1,5 mm. LeDytique bordé est une espèce de grande taille commune en France métropolitaine. Certaines des espèces sont menacées d'extinction, d'autres en revanche restent très fréquentes. Le stade larvaire des dytiques est divisé en trois étapes. En fonction de la température et de la disponibilité de la nourriture, il peut durer de quelques semaines à quelques mois. Les larves de dytiques peuvent être de grande taille, dépassant parfois celle des adultes. Elles sont dotées de grandes mandibules creusées d'un sillon servant à leur alimentation. À l'extrémité de leur abdomen se trouvent un ou deux spiracles, dont ils se servent pour respirer en remontant à la surface. 

Les dytiques adultes sont des insectes larges et aplatis dorsoventralement, quoique plus bombés que les Hydrophilidae. Leur tête est enchâssée dans le thorax. Le corps entier forme un ovale. Les pattes arrières sont aplaties et portent une frange de soies natatoires, et servent à la propulsion dans l'eau. Les dytiques possèdent des couleurs dont les teintes varient du jaune au noir, avec ou sans motif, parfois avec des reflets métalliques. Chez certaines espèces, les mâles se reconnaissent à leurs Ã©lytres lisses et les femelles à leursélytres cannelés.

Les dytiques ne possèdent pas de branchies, mais respirent par des trachées comme les autres insectes. Ils remontent régulièrement à la surface pour renouveler leur réserve d'air située sous leurs élytres, le long de leur abdomen. Une fois l'insecte remonté à la surface, l'extrémité postérieure du dytique relie sa réserve d'air avec l'air ambiant. Lors des plongées, cet air capturé exerce une forte pression qui augmente avec la profondeur. Les dytiques la compensent en s'accrochant aux plantes aquatiques.

La plupart des dytiques sont aptes au vol. Ils parcourent le plus souvent de petites distances, mais certaines espèces peuvent néanmoins parcourir plusieurs dizaines, voire une centaine de kilomètres.

Les dytiques sont carnivores, au stade adulte comme larvaire, et consomment notamment des têtards, des vers de vase et même des petits poissons. Les larves chassent à l'affût, repérant leurs proies par vibration et chémoréception. Elles disposent d'un venin contenant des enzymes digestives qu'elles injectent dans le corps de leurs proies à l'aide de leurs mandibules, dont la taille imposante permet aussi l'immobilisation des victimes. La proie voit alors ses organes internes se liquéfier sous l'action des enzymes. La larve de dytique peut ensuite en aspirer le contenu, ne laissant qu'une cuticule vide.

Les larves voraces s'adonnent parfois au cannibalisme et dévorent d'autres larves de leur propre espèce. Elles peuvent aussi adopter une alimentation détritivore.

À l'exception de cinq espèces entièrement terrestres, tous les dytiques ont au moins un stade de développement aquatique3. La majorité est aquatique aussi bien au stade adulte qu'au stade larvaire.

Les adultes se déplacent de point d'eau en point d'eau durant la nuit.

Les dytiques sont caractérisés par une nage impliquant le mouvement synchrone des pattes arrières, contrairement aux hydrophiles qui eux nage par mouvement alterne des pattes.

Durant l’hiver, certaine espèces hibernent dans le sol (souvent les plus petites espèces), d'autre dans l'eau. 

C'est tout au début du printemps que commence la période de reproduction des dytiques, et elle s'étend jusqu'à l'automne. Le mâle cherche une femelle sur laquelle il va s'accrocher grâce à des ventouses qui se trouvent sur ses pattes antérieures. Une fois fécondée, la femelle dépose ses Å“ufs dans un endroit où l'oxygénation est adéquate, à l'aide de son ovipositeur. La plupart des espèces insèrent leurs Å“ufs à l'intérieur des tissus vivants de plantes, mais d'autres les déposent sur les plantes, ou encore dans des endroits humides près de la berge4.

La larve sort de l'Å“uf au bout de deux semaines. Une fois arrivée à sa taille maximale (qui dépasse celle des adultes), elle s'enterre dans le sol près de la rive et se transforme en nymphe ; la métamorphose se fait dans une loge. L'adulte en émerge dans un délai qui dépend de la température extérieure, mais qui est d'environ trois semaines (voirDegré jour de croissance). 

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